• Moi

    Je fais ici un petit résumé de ma vie.

    J'ai 29 ans. Petite, j'étais douée. Toujours en tête de ma classe. Travailleuse, motivée. Mais je m'ennuyais déjà beaucoup, dans la cour de récréation par exemple, où je ne jouais pas avec les autres. Cache-cache, chat perché...ces jeux ne m'ont jamais intéressée, mais plus que tout c'est le rapport avec les autres qui ne m'intéressait pas. Alors le jour où la maîtresse m'a grondée parce que je ne jouais pas, ça a été difficile, parce que je ne voyais pas l'intérêt d'aller vers les autres. Ils ne m'intéressaient pas du tout, ils n'avaient pas les mêmes centres d'intérêt que moi. Ce qui me plaisait, c'était écrire des articles dans un cahier, ou écrire des pièces de théâtre...Bizarre à 8 ans...??

    Les années ont passé, mais pas mon mal-être qui n'a fait qu'augmenter au fur et à mesure du temps. Le pire à l'école c'était les oraux...un enfer! je paniquais systématiquement et c'était l'horreur. Je ne participais jamais en classe, et on me le reprochait souvent.

    Après le bac, obtenu avec des notes bien inférieures à mes moyennes de l'année, à cause de l'angoisse de l'examen, je me suis lancée sans savoir pourquoi dans les mathématiques. Je n'ai jamais su ce que je voulais faire, alors pourquoi pas les maths? Ca me plaisait, mais à la fac j'ai vite déchanté. Trop théorique, ca m'a vite déplu et j'ai abandonné avant les examens du 1er semestre. Je me suis retrouvée en décembre sans cours, sans occupation, à faire semblant d'aller à la fac pour ne pas dire à mes parents que j'avais laissé tomber. Je passais mes journées à la bibliothèque, à bouquiner. A un moment j'ai dû quand même chercher une autre orientation, pour l'année suivante. J'ai alors été voir des cours à la fac, de l'histoire, du droit, de la géographie, et cette dernière, enseignée par un prof merveilleux, m'a vite passionnée. Je me suis donc lancée dans les études de Géographie, plutôt avec succès puisque j'ai un Master II de Géographie.

    Evidemment, les oraux étaient inévitables...et j'ai été très marquée par un oral filmé par un prof en Licence. Une terrible épreuve, ponctuée par un 7/20, tellement j'ai été nulle! impossible pour moi de faire un exposé devant la classe, alors avec la caméra... Ca a été le début de ma perte de motivation et baisse de moral, l'enfoncement dans la dépression. Même en changeant de fac, de ville, je n'ai plus jamais été pareille. Je pense que mon mal-être remonte à cette époque. Et toujours une question cruciale qui se posait, que faire comme métier? je n'ai jamais su...

    J'ai continué les études jusqu'au bout, ça me plaisait bien. Ca m'occupait. J'ai réussi à soutenir mon mémoire de Master II tant bien que mal, avec l'aide de ma psychologue qui m'a fait répéter mon exposé de nombreuses fois. Les entretiens d'embauche s'annonçaient, mais j'avais peur. Mission impossible de me "vendre" pour un travail dans le domaine de l'environnement. Il aurait fallu que je sois capable d'animer des réunions, de rencontrer des élus...beaucoup trop difficile pour moi!

    Alors j'ai choisi la facilité, me faire embaucher en CDI à la Poste où je travaillais déjà pendant les vacances scolaires. Idéal pour mon anxiété sociale, c'était très bien pendant 3 ans. A la longue, je me suis ennuyée, l'anxiété est montée, jusqu'à arriver à un point où je n'ai plus réussi à aller travailler, il y a quelques temps. Les rdv chez les psys se sont succédés, avec toujours cet ennui qui m'appartient, ce manque de conversation, cette peur des autres permanente.

    Je ne sais toujours pas quel est mon problème. Phobie sociale, timidité maladive, anxiété sociale? puis ma psy, demandant conseil à une collègue sur mon "cas" a eu l'idée du syndrôme d'Asperger. Je me suis renseignée, et là : miracle, ça correspond! et si mon mal-être était physiologique? et si ce n'était pas de ma faute? et si j'avais un truc qui m'empêchait d'entrer en contact avec les autres?

    De nombreux paramètres entrent dans le diagnostic, mais le critère "enfant doué" correspond, l'ennui permanent, mon enfance difficile avec mes pleurs permanents, mon anxiété permanente, mon manque d'interaction sociale dans les conversations, mon incapacité à entretenir une conversation téléphonique, la hantise d'être touchée, la gêne du bruit, de la lumière...Ca correspond...
    Le diagnostic est en cours...

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  • Commentaires

    1
    Hélie
    Mercredi 23 Février 2011 à 18:32

    le commencement du début d'une explication... :)
    j'espère que cela t'ouvrira d'autres perspectives et déculpabilisera la peur!
    bon courage à toi sur ce chemin... Hélie

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